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Relatif ou absolu!

" 2h13 du matin... Mon actualité personnelle m'éloigne de ce sommeil si réparateur. Dois je aller dans des groupes de soutien du cancer des testicules pour à nouveau dormir comme un bébé ?

Divagation nocturne, question existentielle, délire d'un quadra (beurk) à l'esprit embrumé par la nicotine et la fatigue de l'âme.

Tout est relatif.

Jusqu'à preuve du contraire, je fais partie de ce tout universel qui avale l'individu. Je suis donc relatif. Mais que veut dire ce relatif ?

Relatif : Qui se rapporte à, approximatif, qui n'est pas absolu.

A quoi ou à qui me rapporter ? Suis je un être perdu attendant son propriétaire dans la consigne d'une gare routière ? Suis je approximatif, imprécis ? Je ne suis pas absolu ? Mais qu'est ce qu'être absolu ?

Absolu : Qui ne se rapporte à rien d'autre que soi, qui ne dépend de rien, que rien ne limite, sans bornes. Ce qui existe par soi-même.

OMG, j'avais pourtant l'impression d'être absolu. Mais si je suis relatif car faisant partie de ce tout, je ne peux par conséquent être absolu.

Bon, ceci dit, je suis par nature tourné vers les autres, trop peut être car du coup je dépends d'eux, de leur amitié, de leur affection, de leur haine, de leur indifférence, de leur regard, de leur opinion. Chacune de leurs humeurs façonne la mienne, j'absorbe leur peine, partage leur bonheur, essaye de leur renvoyer une image positive d'eux. Donc sur ces deux points d'accord, je suis relatif.

Mais qu'est ce qui me limite ? La limite est elle en moi ? Les autres cités ci-dessus sont ils mes bornes ? Je n'existe donc pas par moi même. Mais peut on exister par soi-même, peut on être complétement autonome ?

Dans le quotidien non.Toute l'organisation de notre société nous oblige à être des relatifs, à nous rapporter aux autres, à dépendre les uns des autres. Mais dans notre rapport aux autres, peut on se passer d'eux, peut on à ce point être détaché de soi et des autres que du coup nous pourrions fonctionner en tout autonomie, dans l'absolu le plus complet ?

Mais en fait, on nous inculque toute notre enfance à être des absolus, ces êtres indépendants et fiers, à qui rien ne résiste, que rien ne limite ni ne freine et surtout qui ne dépendent que d'eux-mêmes. Mais, à moins d'être un pur sociopathe, nous ne pouvons nous exclure des autres et, paradoxalement, c'est également ce qu'on nous apprend depuis le berceau, à être intégré dans une famille, dans La Société, dans le travail, dans un couple, enfance lors de laquelle nous sommes en permanence en situation de renforcement vicariant dissonant dès qu'un de nos petits camarades est soit un modèle d'intégration ancré dans le relatif, soit un modèle de performance individuel dénotant l'absolu.

Cruel dilemme. Doit on être relatif ou absolu ? Peut on être les deux à la fois ? Doit on être un relatif tendant vers l'absolu ou un absolu teinté de relatif ?

Je ne veux pas être approximatif, mais je ne veux pas me suffire à moi même. Dois je pour autant me rapporter toujours à quelque chose ou à quelqu'un et par conséquent être limité ? La vie en société nous oblige à être des relatifs et l'être humain est naturellement social, grégaire et par conséquent relatif car il ne se suffit pas à lui même. Il ne peut donc être absolu.

Sommes nous tous des relatifs rêvant d'absolu ? Même les classes Alpha ne sont Alpha que parce qu'ils se référent au bêta qui eux mêmes se référent au gamma, d'ailleurs, du coup qui est le véritable maître ? Comment dans ces conditions être absolu ? Ne pouvons nous exister qu'en nous référant aux autres, ne pouvons nous situer qu'en nous comparant ? Comment même me définir comme absolu si je ne peux me définir qu'en l'absence des autres ? Comment juger d'une limite si je ne me réfère à rien ?

Absolument relatifs ou relativement absolus. Nous sommes condamnés à errer à la frontière de ces deux notions, frustrés et égarés par les messages contradictoires que nous recevons de nous mêmes et des autres.

Que de questions pour si peu de réponses, que de contradictions et d'affirmations fallacieuses, que d'approximation.

Ne vous en déplaise, au final tout est relatif....Curieux paradigme. Vais je maintenant pouvoir dormir ? "

D'après My Manager
Nicolas Delaisse

1 commentaires:

Anonyme a dit…

beau texte philosophique qui pose le problème du déchirement existentiel de l'homme. Bravo. continuez à nous éclairer de temps à autre.

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